Est-ce que grand corps malade fait du slam ?
Grand Corps Malade, artiste à textes de renom dans le paysage musical français, est souvent associé au slam pour ses paroles recherchées et sa poésie urbaine.
Cependant, une question revient fréquemment chez les fans et les curieux : est-ce que Grand Corps Malade fait du slam ? La réponse pourrait surprendre, car malgré ses racines dans cette discipline artistique, aujourd’hui l’artiste se tourne davantage vers le spoken word.
En effet, le slam repose essentiellement sur la performance vocale acapella, une règle de cet art que l’on ne retrouve pas dans les œuvres de Grand Corps Malade.
Décortiquons ensemble les nuances entre ces deux formes d’expression artistique pour mieux comprendre pourquoi Grand Corps Malade ne fait pas du slam.
À QUOI RESSEMBLE UN TEXTE DE SLAM ?
Le slam, cet art de la scène et de la parole se distingue par sa liberté et sa diversité. Contrairement à d’autres genres littéraires ou artistiques, le slam n’a pas de codes, de genre prédéfini ou de style. En effet, ce qui caractérise un texte de slam n’est pas sa forme ou sa structure, mais bien l’acte de le partager sur scène, a cappella, avec le public.
Ainsi, un texte de slam peut revêtir de multiples formes : des alexandrins classiques, de la poésie contemporaine, un texte de rap, de la prose, voire même une simple liste de courses (aha). Ce qui importe avant tout, c’est l’émotion, la sincérité et l’authenticité que le slammeur ou la slammeuse transmet à travers son interprétation.
Chaque slameur, chaque slameuse apporte sa propre sensibilité, son vécu, ses convictions et ses émotions à travers ses textes. Ainsi, il existe une variété infinie de styles et de thèmes dans l’univers du slam. Certains sont adeptes des jeux de mots et des figures de style, jonglant avec les sonorités et les rythmes ; d’autres privilégient l’éloquence, la puissance des mots et des images évocatrices.
Le slam, c’est donc avant tout une forme d’expression libre et spontanée, qui permet à chacun de raconter sa propre histoire, de partager ses questionnements, ses révoltes, ses espoirs. C’est un espace de parole où la diversité est célébrée, où la singularité de chacun est mise en lumière.
C’est aussi cette liberté qui permet à tout le monde de s’essayer à écrire un texte de slam, notamment en faisant des ateliers slam.
Pourquoi le slam est a cappela ?
Le slam, forme de poésie vivante, est une pratique artistique qui se distingue par son caractère a cappella. Mais pourquoi le slam est-il a cappella ? Pour répondre à cette question, il est important de plonger dans l’histoire et les origines de ce mouvement artistique qui a émergé dans les quartiers défavorisés de Chicago.
Le slam est né dans les bas fonds de Chicago dans les années 1980, dans des quartiers marqués par la pauvreté et la précarité. Ce mouvement poétique a vu le jour dans des bars et des cafés où des artistes locaux, souvent issus des minorités et des classes sociales les plus marginalisées, se réunissaient pour s’exprimer librement à travers la parole et la poésie.
C’est dans ce contexte de marginalisation et de lutte que Marc Smith (So What), considéré comme le père fondateur du slam, a lancé les premières sessions de slam poetry.
Marc Smith avait une vision claire : il voulait créer un espace d’expression libre où chacun pouvait prendre la parole, peu importe son origine sociale, ethnique ou culturelle. Contrairement à d’autres formes d’art où l’instrumentation musicale peut parfois agir comme une barrière à l’entrée, le slam se distingue par sa simplicité et son accessibilité. En effet, le fait de n’avoir besoin que de sa voix et d’un texte impactant permet à tout un chacun de se lancer dans l’aventure du slam, sans contrainte matérielle ou financière.
Le terme « slam » lui-même offre un indice sur la nature brute et directe de cette forme d’expression. En anglais, « slam » signifie claquer, ce qui renvoie à l’objectif premier du slam poétique : réussir à « claquer » avec sa poésie, c’est-à-dire captiver l’audience et la toucher au plus profond de son être, sans recourir à des artifices musicaux. Le slam se veut ainsi dépouillé de tout superflu, mettant en avant la force des mots et de la voix pour transmettre des émotions, des idées et des messages percutants.
En choisissant d’être a cappella, le slam poétique se distingue des genres musicaux et se positionne comme un art vivant. Cette dimension crue et dénudée du slam permet aux artistes de se connecter de manière intime avec leur public, créant ainsi une expérience artistique unique et profondément humaine.
En conclusion, le choix du slam d’être a cappella n’est pas anodin. Il résulte de l’histoire et des valeurs fondatrices de ce mouvement artistique qui vise à donner la parole à tous et toutes.
Grand corps malade fait-il du slam ?
Grand Corps Malade est un artiste incontournable de la scène française, connu pour ses textes poignants et poétiques. Mais, est-ce que Grand Corps Malade fait du slam ? La réponse n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît.
Comme expliqué plus haut, le slam, à l’origine, est une forme d’expression artistique qui se pratique a cappella, sans accompagnement musical. C’est une performance scénique où l’artiste déclame ses textes avec intensité et émotion devant un public captivé. Ainsi, le slam n’est pas considéré comme un genre musical à part entière, mais plutôt comme une performance artistique.
Grand Corps Malade a effectivement ses racines dans le slam. Il a commencé sa carrière en écrivant des textes et en les présentant lors de soirées slam dans des bars et des cafés.
Cependant, au fil du temps, Grand Corps Malade a évolué artistiquement. Aujourd’hui, il intègre des arrangements musicaux à ses chansons, mêlant divers instruments pour créer des ambiances riches et variées. Cette évolution vers la musique accompagne a amené certains à remettre en question le mot « slam » pour décrire sa musique.
En effet, dès lors qu’il intègre des instruments à ses performances, Grand Corps Malade s’éloigne de la définition stricte du slam. Sa démarche artistique s’étend maintenant au-delà de la déclamation de textes, pour explorer de nouveaux horizons sonores et émotionnels.
Ainsi, bien que Grand Corps Malade ait débuté dans l’univers du slam, il serait faux de le définir comme un artiste de slam aujourd’hui. Pour être plus juste, nous pourrions dire que Grand Corps Malade fait du Spoken Word.